
Nous avons tous entendu parler des époustouflantes aurores boréales qui illuminent les cieux nordiques, les laissant baigner dans des tourbillons de couleurs étincelants de magie et d’émerveillement. Mais nous avons tendance à ne pas être aussi lyriques au sujet de leur sœur du sud, l’aurore australe, tout aussi belle mais beaucoup plus rare à observer…
Une “aurore” (Aurora était la déesse romaine de l’aube) est un spectacle de lumière spectaculaire et atmosphérique organisé par Mère Nature pour le plaisir de quelques chanceux se trouvant au bon endroit au bon moment. Le Soleil libère dans le vide un flux de particules ionisées qui se déplacent rapidement (un “vent solaire”) et qui parcourent une distance d’environ 93 millions de kilomètres pour atteindre la Terre. Composée d’éléments magnétiques tels que le fer, le nickel et le cobalt, notre planète agit comme un énorme aimant, attirant les particules chargées. Celles-ci se heurtent à la magnétosphère de la Terre (le champ magnétique qui entoure la Terre).

Les mystérieuses aurores australes…
Normalement, la magnétosphère empêche le vent solaire de filtrer dans l’atmosphère, mais elle est naturellement plus fine dans les zones de hautes latitudes, c’est-à-dire les régions polaires. De plus, les pôles magnétiques de la planète attirent irrésistiblement les particules chargées. Cela signifie que certaines particules chargées peuvent entrer en contact avec les gaz de l’atmosphère terrestre. Ces gaz sont “excités” lorsqu’ils entrent en collision avec les intrus chargés venus de l’espace, et l’énergie libérée les fait briller et danser – tout comme les gaz des tubes fluorescents, qui s’illuminent de différentes couleurs lorsqu’ils sont traversés par un courant électrique. La couleur verte pâle, la plus courante dans une aurore, est due à l’oxygène présent dans l’atmosphère. La teinte rouge, plus rare, est également due à l’oxygène, mais à des altitudes beaucoup plus élevées. Les bleus et les violets résultent de la collision des particules chargées avec l’azote.

Vue d’une aurore australe depuis la station spatiale internationale.
Les aurores australes sont visibles dans de nombreuses régions de l’hémisphère sud, notamment en Patagonie, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Antarctique, le meilleur endroit pour les observer. Rien ne peut être garanti, comme pour tout phénomène naturel, mais votre meilleure chance de voir ce spectacle éblouissant se situe entre avril et septembre. Vous devez sortir les yeux grands ouverts par une nuit noire, de préférence sans lune, alors consultez le calendrier à l’avance pour maximiser vos chances. Une couverture nuageuse minimale est également souhaitable, ce qui signifie qu’un coup d’œil rapide aux prévisions météorologiques peut faire toute la différence.
Il y a quelques mois, des visiteurs chanceux en route pour un séjour à l’EcoCamp Patagonia ont assisté à un spectacle fascinant à la tombée de la nuit… Vous pouvez lire ici le récit de leur expérience inoubliable, qui prouve que les lumières de Patagonie ne sont pas un mythe. Il n’y a aucun doute à ce sujet : cette région sauvage et isolée située à l’extrémité du monde, où vivent des géants et même des dragons, est de temps à autre bénie par le kaléidoscope rouge, vert et violet de l’aurore australe…

L’aurore australe vue sur le chemin de l’EcoCamp Patagonia cette année !
Il n’est pas surprenant qu’avant l’avènement de la science moderne et de la recherche spatiale, les aurores australes aient fait l’objet de nombreuses spéculations et de mythes à travers les âges. Les Aborigènes australiens les considéraient comme des dieux dansants, tandis que les Māori de Nouvelle-Zélande croyaient qu’un groupe courageux de leurs ancêtres s’était aventuré vers le sud en canoë et était maintenant coincé dans la glace. Les lumières étaient censées être les reflets de leurs torches et feux de joie. Dans le sud de l’Australie, certaines tribus indigènes pensaient qu’il s’agissait des feux de joie allumés par les esprits de leurs ancêtres décédés, qui habitaient désormais l’île Kangourou, la maison des morts.

Les aurores australes cette année en Patagonie chilienne !
Pendant ce temps, dans l’hémisphère nord, la mythologie nordique expliquait les aurores boréales par le galop furieux des Valkyries (femmes guerrières féroces et courageuses) dans le ciel nocturne pavé d’étoiles, leurs casques, armures et boucliers brillants projetant des couleurs étincelantes pour illuminer l’obscurité. Les Inuits d’Alaska expliquaient que les aurores étaient les âmes des cerfs, des saumons, des baleines et des phoques qu’ils chassaient, tandis que dans la Chine ancienne, elles étaient considérées comme des dragons qui s’affrontaient. En Finlande, les aurores boréales sont connues sous le nom de Revontuletqui signifie “feux de renard”. On pense qu’il s’agit d’une inspiration d’un vieux mythe de Laponie, dont l’histoire raconte que ces feux sont provoqués par un renard espiègle qui s’élance et s’élance dans et sur des bancs de neige poudreuse, sa queue tournoyante envoyant une gerbe de flocons de neige étincelants vers le ciel.

Les aurores boréales depuis la Nouvelle-Zélande
Pourquoi ne pas programmer un voyage hivernal dans le sud l’année prochaine, dans la nature sauvage de Patagonie, et croiser les doigts pour être l’heureux témoin d’un rideau de lumière étincelant dans le ciel nocturne ? Merveille de la nature qui hypnotise et captive l’imagination humaine depuis des millénaires, l’aurore australe est à ne pas manquer.